publié le 29 septembre 2025 et modifié le 7 octobre 2025
Vous avez sûrement entendu parler du zonage pour les chirurgiens-dentistes : elle est entrée en vigueur le 1er janvier 2025 et elle impacte des milliers de praticiens. La liberté d’installation, telle qu’on la connaissait, est bel et bien en train de disparaître (ou du moins, fortement modifiée). Cet article dévoile ce qu’il y a derrière ce zonage, pourquoi est-ce mis en place, ce que ça change concrètement, les pièges à éviter, les stratégies possibles…
Inégalités territoriales & désertification médicale dentaire
Depuis plusieurs années, vous savez sûrement que certaines zones en France souffrent de l’accès aux soins dentaires très difficile : peu de chirurgiens-dentistes, grande distance, délais importants. Cette inégalité territoriale a poussé les pouvoirs publics à agir. Le zonage s’inscrit dans cette logique : encourager l’installation dans les zones sous-dotées et limiter la saturation dans les zones « non prioritaires ».
Convention nationale 2023-2028
Le zonage fait partie des mesures prévues dans la convention dentaire 2023-2028, signée entre l’Assurance Maladie et les syndicats dentaires.
Date d’entrée en vigueur : 1ᵉʳ janvier 2025
Qui décide ?
Les Agences Régionales de Santé (ARS) en collaboration avec l’Assurance Maladie. La carte de zonage est publiée par région, via les ARS et la plateforme CartoSanté.
Fréquence de révision : Le zonage sera révisé tous les deux ans.
Catégories : Nous distinguons plusieurs types de zones selon la densité de praticiens, le besoin de soins, la densité de population et les critères socio-économiques.
Typiquement : zones très sous-dotées, zones sous-dotées, zones intermédiaires, zones non prioritaires.
Voici ce qui va changer pour les chirurgiens-dentistes et pour ceux qui envisagent de s’installer :
Si vous souhaitez vous installer, ce n’est plus possible partout. En zone non-prioritaire, l’installation n’est possible que si un praticien cesse son activité ou si vous reprenez un cabinet existant. À noter que c’est le praticien qui désigne son successeur.
Aides financières et incitations plus fortes pour les zones défavorisées
Pour séduire les dentistes et les pousser à s’installer dans les zones très sous-dotées, l’État sort l’artillerie lourde : primes d’installation, subventions, aides matérielles… De quoi complètement rebattre les cartes économiques d’un cabinet.
Différentes zones | Définition / critères principaux | Ce que ça implique pour l’installation |
Zones très sous-dotées |
| Avantages importants : aides financières à l’installation ou au maintien et des subventions sont possibles. Idéal pour s’installer mais cela demande un engagement dans la durée. |
Zones sous-dotées | Offre encore insuffisante mais moins critique que pour les zones très sous-dotées. | Possibilité d’aides locales mais moins structuré que dans les zones très sous-dotées. Moins de contraintes, cependant il y aussi moins de “bonus”. |
Zones intermédiaires | Offre de soins considérée comme équilibrée, densité de chirurgiens-dentistes acceptable par rapport à la population. | Pas de restrictions d’installation. |
Zones non-prioritaires (ZNP) | Zones saturées ou avec une densité élevée de chirurgiens-dentistes (ou du moins, où l’offre est jugée suffisante). | L’installation est régulée. Les dentistes ne peuvent plus s’installer librement comme avant. Il faut reprendre un cabinet existant ou attendre le départ d’un(e) confrère. |
Voici l’explication des différentes zones et ce qu’elles signifient pour un dentiste.
Comprendre les critères permet de prévoir l’évolution de la carte. Voici les principaux :
Vous voulez voir comment ce zonage s’applique près de chez vous ou là où vous souhaitez vous installer, voici les sources principales :
Ce que ça peut vous apporter :
Ce à quoi il faut faire attention :
Si vous êtes chirurgien-dentiste ou futur praticien, voici des pistes pour tirer avantage de cette situation :
BIEN CHOISIR OÙ S’INSTALLER
Si vous pouvez vous permettre d’aller dans une zone très sous-dotée, cela peut être financièrement avantageux. Même si les défis logistiques sont plus grands, les aides peuvent compenser.
SE RENSEIGNER LOCALEMENT
Toutes les aides ne sont pas nationales : les collectivités locales (mairies, départements, régions) peuvent proposer des incitations spécifiques comme des aides matérielles.
ANTICIPER LES DÉROGATIONS
Si vous visez une zone non-prioritaire, regardez : s’il est possible de reprendre un cabinet existant ? Est-ce que des dérogations sont possibles (par exemple selon la spécialité ou selon le mode d’exercice) ?
DIVERSIFIER SON ACTIVITÉ (ou envisager un exercice mixte)
Cabinet libéral + centre de santé, cela peut aider à absorber les contraintes liées au zonage.
Ce zonage ne touche pas uniquement les praticiens : ce sont les patients qui en bénéficieront. Il devrait permettre un meilleur accès aux soins dans les territoires mal desservis, en réduisant les déplacements et les délais d’attente.
Par ailleurs, il constitue une incitation pour les praticiens à s’installer et à s’investir durablement dans des zones jusqu’ici marquées par un déficit de soins.
Le zonage des chirurgiens-dentistes est une réforme majeure. Elle marque la fin de la liberté d’installation sans contrainte (du moins dans certaines zones) et redistribue les cartes en termes d’incitations financières. Si vous êtes chirurgien-dentiste ou que vous envisagez de le devenir, il va falloir jouer finement :
Pour les patients, c’est une bonne nouvelle : cela peut améliorer l’accès aux soins dans les territoires les plus fragilisés.
Non. Certaines aides sont nationales, d’autres sont décidées au niveau local auprès des ARS et des collectivités territoriales. Selon la région, ça varie beaucoup.
Oui, en zones intermédiaires ou sous-dotées. Non, en zones non prioritaires ou alors sous conditions (reprise, dérogation…).
En général, il y a des engagements (nombre d’années, respect des règles…) pour pouvoir bénéficier des aides. Ces engagements diffèrent selon le dispositif ou la région.
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